Alors que le plus grand élevage du monde a ouvert près d’Amiens, les insectes représentent une alternative écologique pour faire face à la demande croissante de protéines dans le monde. Ils nourrissent déjà animaux domestiques, d’élevage et peut-être demain, se démocratiseront-ils dans nos assiettes ?

Une question revient sans cesse au coeur des discussion : Comment va-t-on nourrir la planète ? Elle en devient même prégnante alors que nous serons plus de neuf milliards d’êtres humains à peupler la terre en 2050. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture estime qu’à cette date la consommation humaine de protéines animales aura doublé. Les animaux d’élevage continuent de consommer 20% des protéines produites au niveau mondial, en concurrence directe avec une consommation humaine grandissante.

Pour nous nourrir demain, il est nécessaire d’en augmenter la production. Dans son rapport, « Comment nourrir le monde en 2050 », La FAO envisage déjà l’insecte comme l’une des réponses à ces deux grands défis : nourrir l’humanité et préserver l’environnement en luttant contre le changement climatique. Et, en termes de nourriture, les aliments riches en protéines risquent de manquer. L’INRAE détaille: « Les insectes ne seront pas la seule solution, mais ils pourront être un contributeur pour combler ce manque ».

Ÿnsect, leader mondial de la production d’ingrédients à base d’insectes, bâtit la plus grande ferme du monde à Amiens, et la première dite « carbone négative », c’est-à-dire qu’elle séquestrera plus de CO2 qu’elle n’en émettra.

Déforestation, appauvrissement des sols, pénurie de terres agricoles, diminution des ressources halieutiques, les insectes représentent une solution de choix durable pour nourrir les animaux à l’heure où la France est encore dépendante des importations de soja et de la surpêche. En effet, face aux problématiques environnementales, l’élevage d’insectes fait figure d’élève modèle dans le champ de la production alimentaire.

Produire un kilo de protéines d’insectes génère cent fois moins de gaz à effet de serre que de produire un kilo de viande de bœuf et requiert deux cent fois moins d’eau et cent fois moins de surfaces agricoles. Les insectes élevés dans des fermes verticales, sont nourris en valorisant des déchets végétaux et leurs déjections peuvent être épandues pour fertiliser les champs par une économie circulaire vertueuse.

Des insectes bientôt dans notre assiette ?

Les insectes se positionnent donc comme une nouvelle ressource naturelle, durable et locale pour répondre aux enjeux de la nutrition des élevages et de nos animaux domestiques. Une chose est sûre, le marché des insectes va connaître un tournant majeur et l’alimentation animale ouvre la voie à la consommation humaine. Un impact zéro carbone est possible dans cette industrie et les entreprises ont un vrai rôle à jouer en tant qu’acteurs du secteur afin de maintenir un cercle vertueux.

Face aux problématiques de l’alimentation mondiale et à la nécessité de réduire drastiquement l’impact de la production de protéines, cette industrie en plein développement offre aussi d’autres perspectives qui tendent à se démocratiser en Occident. En farines ou compléments alimentaires, les insectes peuvent être utilisés sous différentes formes (pâtes, pain, biscuits) … et cette fois-ci pour l’alimentation humaine.

Dans une étude récente, un Français sur quatre se déclare disposé à consommer de la nourriture dont les ingrédients contiennent des insectes. Dans le monde, plus de 2,5 milliards d’êtres humains en consomment déjà en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud.

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