Le saviez-vous ? En France, il existe désormais onze AOP réunies au sein de la Fédération des Viandes AOP de France au même titre que les vins et les fromages
Lors de notre venue en résidence dans la Somme, nous avons été invité par notre chef et consultant Jackie Masse, membre du bureau de l’association des Agneaux des Prés-salés de la baie de Somme et référent auprès des chefs, a assisté à l’assemblée générale de la Fédération des Viandes AOP de France. Une occasion pour Tvdeschef de découvrir cette jeune fédération créée en 2019 pour défendre notamment les vraies valeurs du label AOP auprès des consommateurs leur garantissant l’origine des produits viandes.
Authenticité des productions, dimension culturelle et patrimoniale, savoir-faire des hommes et des femmes, intérêts économiques et social, pratiques traditionnelles, toutes ces valeurs communes font avant tout l’essence même d’une AOP. Encore faut-il convaincre le grand public du bien-fondé de ce label et de l’importance de consommer des produits dont la qualité et l’excellence requièrent un respect d’un cahier des charges très rigoureux.
Et n’est pas AOP qui veut à l’exemple de l’Agneau des Prés-salés du Mont-Saint-Michel dont le label a été mis en difficulté par une marque qui n’a pas hésité à usurper une partie de son nom et de son image. Maître Arnaud Lellinger a rappelé aux membres de la FEVAO le combat en trois points qu’ils doivent mener, à savoir : comprendre l’appellation et la faire vivre ; la défendre ; la valoriser.
L’union fait la force
Quatre AOP pour la viande de gros bovins, le taureau de Camargue, le boeuf de Charolles, le boeuf Maine-Anjou et le Fin Gras du Mézenc, se sont associées avec sept autres appellations liées à différents produits carnés : les agneaux de prés-salés de la Baie de Somme, du Mont-Saint-Michel et de Barèges-Gavarnie, les volailles de Bresse, le porc noir de Bigorre, les charcuteries de Corse et le porc Kintoa. Cela concerne environ 700 producteurs répartis sur une trentaine de départements, représentant en tout 16 produits sous AOP.
Nous avons une même passion pour notre métier, nos races, notre terroir, notre pays. Une passion qui se transforme en utopies, celle d’engraisser des animaux au foin, celle de faire revivre une race ou une vallée.
Jean-François Ravault, président de l’ODG Bœuf de Charolles
La FEVAO, s’appuyant sur cette devise « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ! » mise pour convaincre les consommateurs, sur le goût des vraies valeurs qu’il soit des traditions, de l’alimentation saine, du respect de l’animal ou encore des caractères bien affirmés.
Miser sur la carte des partenariats
Avec une production de 4 600 tonnes, les viandes de la FEVAO restent confinées à un marché de niche représentant 30 millions d’euros de chiffre d’affaires. Aussi, une des autres grandes missions de la Fevao est la création de partenariats. Une orientation essentielle sachant que certaines des AOP impliquées comptent seulement une dizaine d’éleveurs…
Des démarches sont ainsi menées pour se faire connaître auprès de différents ministères et des rencontres avec des députés nationaux et européens ou encore avec les instances régionales sont à l’ordre du jour. Sans oublier qu’un partenariat a été signé avec l’association Origin qui existe au niveau mondial, regroupant 700 indications géographiques, pas forcément agroalimentaires, dont 75 ODG françaises et qui milite aussi pour la reconnaissance et la défense des produits et savoir-faire.
La Saône-et-Loire est concernée par deux d’entre elles : les volailles de Bresse et la Dinde de Bresse, la seule AOP avicole de France et le boeuf de Charolles
Volailles de Bresse
Volaille recensée depuis le XVIIe siècle pour l’excellence de sa chair, elle est la seule aujourd’hui a bénéficier depuis 1957 d’une AOC définissant de façon très précise le territoire de production, la race et les conditions d’élevage . Nous sommes allés à la rencontre de Rachel Roussel-Voisard, éleveuse de volailles de Bresse AOP.
Cela ne l’empêche pas de rester simple et « bien dans ses bottes » même quand elle concourt au Salon de l’Agriculture de Paris « pour voir comment ça ce se passe de l’intérieur ». Bref, une femme que même un ministre de l’Agriculture et Gérard Depardieu en personne ont fait le voyage pour lui décerner le très prestigieux Grand Prix d’Honneur des Chapons de la Glorieuse de Louhans.
Boeuf de Charolles
Le Bœuf de Charolles est une race belle à robe blanche et silhouette solide, « un animal trapu, au cuir fin, au front et au mufle larges, aux cornes fines, à la culotte rebondie… » comme le définit Denis Mathieu, éleveur depuis plusieurs générations.
Quant à la qualité et la typicité de cette viande, elle se définit par une couleur rouge vif (de rouge carmin à grenat), un gras de blanc à jaune pâle et, surtout, une répartition harmonieuse de ce gras pour obtenir le célèbre « persillé » de texture de « très fine » à « normale ». Un vrai bonheur pour les gastronomes.
Nous nous étions rendus chez Denis Mathieu, éleveur de boeuf de Charolles, à l’abattoir de Paray-le-Monial et chez Sébastien Chabanon, boucher à Saint-Christophe-en-Brionnais. Un grand merci également à Monique Mathieu et Eléonore Sauvageot pour leur disponibilité.
Un grand merci pour cette mise en lumière de la FEVAO et des nos AOP Gourmandes de Saône et Loire!!
J’espère que nous aurons l’occasion de revenir sur le territoire réaliser d’autres reportages et pourquoi pas de concevoir avec la FEVAO une série 100% dédiée aux différentes AOP de la fédération afin de mieux faire connaître au grand public l’importance de ce label.